Bore-out : et si on parlait de l’ennui au bureau ?

S’ennuyer au bureau, ça peut arriver, surtout l’été quand tout est calme. Pourtant, l’ennui peut se transformer en vrai souci pour le salarié et en pathologie mise en lumière par différents professionnels de la santé au travail. Wanna (K)now vous propose aujourd’hui d’approfondir le sujet du bore out. 

Bore-out ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui !

De quoi tu te plains, tu es payé à ne rien faire” : une petite phrase qui résonne dans la tête de tous les travailleurs atteints de bore-out. Et pourtant, pour de nombreux salariés, se prélasser au bureau n’est pas une position enviable. Et pour cause : la détresse psychologique engendrée par l’ennui se révèle parfois aussi dévastatrice que celle engendrée par l’excès de travail (coucou le burn-out). 

La définition du bore out, donnée par Wikipédia, est simple : “c’est un syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui. Son opposé est le burn-out”. Le nom bore-out est issu de l’expression anglaise boredom que l’on peut traduire comme “ennui”. 

Précisons que le bore-out est une pathologie engendrée par l’ennui au travail qui peut mener à des troubles mentaux, une dépression ou pire encore, le suicide. Mais, qu’entend-on par ennui ? Le manque de travail, l’absence d’objectif, le désintérêt pour son emploi : ces différentes situations peuvent conduire à l’apparition de frustration, d’enfermement, de bore-out, le tout avec des conséquences physiques et psychologiques. 

32% des salariés européens seraient touchés par l’ennui au travail, selon une étude Steptone, réalisée en 2008. Un chiffre important que les sondés justifient en indiquant qu’ils passaient au moins deux heures, si ce n’est la journée entière à ne rien faire. En 2010, une étude anglaise appelée “Bored to death”, (cf : mort d’ennui) et réalisée sur 7 500 membres du service public en Angleterre a conclu que les salariés qui s’ennuient au travail présenteraient un risque de deux à trois fois plus élevé de maladies cardio-vasculaires que ceux dont l’emploi est stimulant. Et d’ajouter que face à l’ennui des mauvaises habitudes se mettent en place : grignotage, pauses cigarettes et parfois même alcool. 

Quelles sont les différentes causes d’un bore-out ? 

Le salarié qui s’ennuie n’est pas forcément celui à qui on pense. Tous les travailleurs peuvent être touchés par le syndrome de l’épuisement professionnel par l’ennui. 

Les causes de l’installation du bore-out peuvent être : 

  • des tâches quotidiennes répétitives et souvent monotones,
  • un décalage entre les compétences du salarié et le niveau d’exigence de sa hiérarchie, 
  • une mise à l’écart de la part des collègues et des équipes, 
  • un conflit, un désaccord ou encore un changement de supérieur. 

Le terme “mis au placard” est souvent associé au bore-out. Ainsi, votre employeur ou votre chef ne vous confie plus assez de travail, vous êtes mis à l’écart, plus aucun challenge n’est posé sur votre bureau et votre “place” dans l’entreprise devient inexistante. D’ailleurs, dans de nombreux cas de “mise au placard”, l’évolution professionnelle est souvent bloquée, ce qui peut – par effet rebond – entraîner un bore-out. 

Bore-out : quels sont les symptômes ?

Les symptômes associés au bore-out sont de deux ordres : physiques et psychologiques. Le syndrome de l’épuisement professionnel par ennui peut donc avoir une incidence sur votre cerveau, mais aussi sur votre corps. Penchons-nous d’abord sur ce dernier. 

Le bore out et ses symptômes physiques peuvent prendre différentes formes. La liste suivante regroupe ceux observés les plus régulièrement. Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive. 

  • prise de poids,
  • perturbation du sommeil et donc, par conséquent : fatigue, 
  • eczéma,
  • aménorrhée chez les femmes
  • douleurs inhabituelles dans le corps,
  •  troubles intestinaux.

Du côté de la psychologie, les symptômes peuvent être nombreux et surtout différents d’un sujet souffrant de bore-out à un autre. 

  • démotivation à effectuer de nouvelle tâche, 
  • anxiété, angoisse
  • culpabilité et rumination de pensées négatives, 
  • tristesse, 
  • trouble de la mémoire qui entraîne une chute de la confiance des supérieurs, 
  • honte. 

Ces différents symptômes, qu’ils soient physiques ou psychologiques, doivent vous alerter. N’attendez pas le dernier moment pour consulter la médecine du travail ou votre médecin généraliste. 

Qui sont les salariés les plus touchés par le bore-out ? 

Comme évoqué précédemment, il n’y a pas de profil type du salarié qui peut être touché par le bore-out. Cependant, tous les professionnels de la santé au travail s’accordent sur les différents risques psychosociaux qui permettent de faciliter l’apparition de l’ennui au bureau et donc, par capillarité, du syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui.

Voici la listes de ces facteurs de risque : 

  • l’intensité et le temps de travail demandés ou non demandés,
  • les exigences émotionnelles,
  • le manque d’autonomie,
  • les rapports sociaux dégradés au travail,
  • des conflits de valeurs avec ses collègues ou sa direction, 
  • l’insécurité de son poste. 

Bore-out : le soigner, le traiter, le vaincre

Le bore-out, comme ses cousins burn-out et brown-out dont nous allons vous parler dans le chapitre suivant, nécessite une prise en charge. Cette dernière ne sera pas forcément longue, mais il est primordial d’en parler à un spécialiste (psychologue, psychiatre, centre adapté) afin d’être accompagné au mieux dans la convalescence de votre esprit et de votre corps. 

Si vous ne savez pas à qui vous adresser en premier, vous pouvez miser sur la médecine du travail ou bien votre médecin traitant. L’un et l’autre feront en sorte de vous éloigner de vos problématiques du quotidien et des risques psychosociaux. Vous pouvez aussi signaler les faits, s’ils révèlent du harcèlement moral aux autorités compétentes. Si vous ne souhaitez pas stopper votre activité nette, par culpabilité ou pour diverses autres raisons, demandez de passer au télétravail ou, d’avoir un espace dédié au repos et au calme dans votre entreprise. 

Enfin, les spécialistes du sujet s’accordent sur le fait qu’il ne faut pas laisser l’ennui s’imposer dans votre vie professionnelle. Voici donc quelques tips pour chasser le bore-out de votre vie : 

  • Suivez une thérapie, parlez-en à des professionnelles. La médecine du travail sera votre premier allié ! 
  • Lancez-vous dans une autre activité, en parallèle. Mettez à profit votre temps perdu au bureau pour vous construire une future porte de sortie ! 
  • Pensez à ouvrir le dialogue avec votre supérieur, vos collègues, vos proches. Le but : faire disparaître et ne plus jamais reproduire ce schéma d’exclusion et d’ennui. 
  • Faites une pause ! Prenez un congé sabbatique ou des congés tout court afin de vous reposer. 
  • Si cela ne suffit pas : changez de job.

 

Vous ne savez pas comment réorienter votre vie professionnelle ? Les spécialistes carrière et RH de Wanna (K)now sont là pour vous aider ! Des questions ? Contactez-nous ! 

 

Bore-out, brown-out, burn-out : bien les différencier 

Maintenant que vous êtes parfaitement au fait de toutes les caractéristiques du bore-out, parlons de ses cousins : le burn-out et le brown-out. 

Le burn-out est aussi un syndrome d’épuisement professionnel mais face à une charge de travail trop conséquente. Ce dernier, une fois qu’il est bien installé, déclenche un stress chronique, souvent pathologique, qui rend terriblement vulnérable le salarié. L’estime de soi, et la confiance diminue drastiquement alors que la nécessité de soutien social augmente crescendo, hélas, elle est rarement donnée au salarié en détresse. 

Les conséquences à long terme sont assez semblables à celles du bore-out : perte de l’estime de soi, troubles alimentaires, addictions, dépression, envie suicidaires sont aussi retrouvés chez les victimes du burn-out. 

Le brown-out se situe entre le bore-out et le burn-out, même si sa genèse est bien différente. En effet, le brown-out se définit comme un manque de sens dans son travail, notamment dû à la réalisation de tâches absurdes et non stimulantes. 

On retrouve des salariés victimes de brown-out souvent dans des entreprises qui les ont embauchés pour effectuer des tâches qui ne sont pas en adéquation avec leurs compétences et/ou leurs niveaux d’étude. 

Au quotidien, le salarié perd en envie de s’investir dans son emploi et peut se mettre en retrait de la vie professionnelle. Il perd ainsi sa confiance et son estime, des composantes que l’on retrouve chez ses cousins le bore-out et le burn-out.

Vous vous êtes reconnus ? Quelques sites où trouver des réponses, des conseils et de l’aide :